Nocturne

Si minuscule que je puisse être
Le coin de ciel que j’aperçois,
Les nuits d’été, de ma fenêtre,
Tendu comme une sombre voile
Par-dessus la houle des toits,
J’aime qu’il soit criblé d’étoiles.

Les étoiles sont des amies
A condition que l’on oublie
Ce qu’elles sont réellement.

C’est trop lointain, trop écrasant,
Une inexplicable planète,
Un monde par-dessus de nos têtes,
Un astre aux dimension énormes
Jeté dans l’univers sans bornes !

Mais une lueur au ciel noir,
Une messagère d’espoir,
C’est plus à notre échelle humaine.

J’aime les étoiles sereines
Papillotantes comme un feu :
Ce feu clair au bois ténébreux
Où le Petit Poucet ce perd ;
Cette flamme que le pilote
Cloué au sol, désemparé,
Sans trop oser y croire encore,
Voir se lever sur le désert
Radieuse comme une aurore ;
Ce fanal brillant à la côte
Qui rend au coeur des naufragés
L’espérance moins incertaine.

Etoiles, ne laissez pas ravir
Votre secret ! Restez lointaines !
Ne vous laissez pas assujettir.
Hautaines, gardez vos distances,
Votre mystère, vos silences.

Mais continuez aux poètes
Votre bienveillance discrète,
Le clin d’oeil complice des soirs
Où l’on pleure, seul dans le noir...
Et puis cette pâleur soudaine
Lorsqu’au matin l’aube est prochaine,
Cet insaisissable retrait
Dans le jour neuf en train d’éclore,
Cette minute qui vous fait,
Quand nos yeux vous cherchent encore,
Vous évanouir dans les cieux,
Comme à regret... comme un adieu...

(Anne Serre)

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[Essi]

A trop avancer dans la brume,
On fini par perdre le chemin,
Regarde ton ciel aux milles étoiles,
Trouve la tienne et rejoind la...